Registres des cimetières parisiens
Depuis janvier 2019, il est possible de consulter les répertoires annuels et les registres journaliers d’inhumation de 19 cimetières de la Ville de Paris sur les site des Archives de Paris. On peut donc désormais rechercher les défunts inhumés dans les cimetières parisiens pour la période 1804 à 1968 depuis chez soi, sans passer par la Conservation. La Ville dispose d'un 20e cimetière, le cimetière du Calvaire, mais ce dernier ne dispose pas de registre !
- date du décès ou date d'inhumation ;
- emplacement et étendue de la sépulture dans le cimetière concerné ;
- lieu du décès (arrondissement ou commune) ;
- âge du défunt.
Identifier une tombe anonyme
La plupart des recherches se feront par le nom de famille mais il est également possible d'utiliser ces documents sans disposer du nom. Les tombes comportent généralement un numéro de concession au dos du monument funéraire. Au Père-Lachaise, le numéro de concession est jusqu'en 1871 de la forme XXXXXX (le n°1 ayant été attribué le 3 juin 1804, le n°10 000 le 24 mars 1820, le n°100 000 le 6 février 1850, le dernier numéro attribué est le n°346 671 le 31 décembre 1871.). J'ai listé les principaux seuils sur Wikimedia Commons. Au-delà de cette date, l'indexation des concessions change pour prendre la forme XXX année YYYY.
Autant il est facile de trouver la tombe de quelqu'un qui a un numéro de concession pré-1871, autant après cette date c'est très compliqué. Récemment j'ai pu identifier la tombe suivante : un immense monument d'environ 30m² situé en bordure du chemin de la Guérite. Entrée murée, aucune inscription à part le numéro de concession situé au dos du monument. Le monument ne figure dans aucun ouvrage consacré au cimetière du Père-Lachaise, y compris celui de F. T. Salomon.
Mais en consultant le registre journalier d'inhumation au numéro 73 952, nous obtenons un début de réponse. Il s'agit de la date d'acquisition de la concession par Monsieur Ardoin. Personne ne se trouve dans cette tombe au 5 avril 1843. La première inhumation comporte le numéro 85 514, ce qui correspond à Juliette Ardoin inhumée le 21 mars 1846. Le détail des inhumations est marqué dans la marge. En prenant son temps, car l'écriture manuscrite est difficilement lisible on arrive à lister les occupants d'une concession. Dans celle-ci, l'occupant le plus connu est Jacques Ardoin (1779-1854), banquier et député des Hautes-Alpes.
Localiser une tombe
En plus d'identifier des tombes anonymes, ces registres permettent de localiser plus ou moins précisément l'emplacement d'une tombe. Cette fois-ci, plus on avance dans le temps et plus la localisation est facile. Il est très difficile de se repérer dans les premiers registres. Car comme l'indique Marie Beleyme les « indications de localisation sont difficiles à comprendre, soit qu’elles
utilisent un repère disparu – un arbre ou un monument par exemple –
soit que leur libellé même laisse dubitatif. Ainsi peut-on lire pour une
inhumation en fosse temporaire de 1815 : "1ère ligne double, en haut,
derrière Mme Fisback, la 22ème ligne, la colonne Belzia, et en face de M
Boullenger". » Il y a une phase intermédiaire où c'est un peu plus simple de comprendre la localisation. Puis on retrouve le système encore en place à l'heure actuelle : XX A/B C/D où XX qui correspond à la division XX, ligne A depuis la division B et tombe C depuis la division D. À noter que ce système comporte des exceptions. Il n'est pas rare que la ou les premières lignes ne soient pas comptabilisées.
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